Les Ardennes vues du ciel

L’église Notre-Dame est située un peu à l’écart du village de Sainte-Vaubourg, non loin d’Attigny. Son histoire est très ancienne. Née vers 710, Walburge - fille d’un riche seigneur anglo-saxon du royaume du Sussex - entre au monastère pour son éducation. Devenue abbesse, elle passera la plus grande partie de sa vie à évangéliser la Germanie. Elle meurt à Heidenheim en 779. En 916, Charles le Simple fonda une collégiale pour abriter les reliques de Sainte Vaubourg, nom francisé de Walburge. Vendu à la révolution, le prieuré disparut au XIXème siècle. La première pierre de l’église paroissiale actuelle fut posée en 1482 mais ce sont les deux siècles suivants qui lui ont donné son aspect d’aujourd’hui. Elle est voûtée au XVIème alors que le transept est achevé en 1624. On peut du reste voir sur le fronton nord - dont la niche est malheureusement vide - les chiffres en fer scellés dans la pierre. Elle est d’une belle élégance, bien mise en valeur par le fait qu’elle soit située à l’écart du village. Cette particularité «insulaire» lui permet d’être observée de loin et lui confère un grand calme, presque une certaine forme de solitude. On ne peut s’empêcher de penser aux offices religieux du passé soutenus par la vive croyance qui drainait par centaines les costumes endimanchés qui venaient pour la plupart à pied mais aussi déposés par les voitures à cheval et les charrettes tractées par les puissants chevaux ardennais. La construction est sobre, bien assise, les murs bien adossés aux contreforts qui font penser à l’architecture romane. Mais l’influence gothique est caractéristique, notamment par le portail occidental de style flamboyant - superbement sculpté - au tympan orné de rinceaux. Deux murs pignon à redents complètent l’ensemble surmonté d’un clocher à six pans habillé d’ardoise flanqué de quatre petits clochetons, lesquels ont du reste perdu les petites boules qui, dans le passé, les avaient surmontés. Un cimetière - qui l’entoure presque totalement – ajoute un peu plus au recueillement. Il est à noter que l’endroit était autrefois beaucoup plus planté, ce qui n’est pas forcément regrettable.

François THIRRIOT


Pour en savoir plus consulter le blog de Jean-Luc COLLIGNON : Blog sur Sainte Vaubourg